Christian Lauranson-Rosaz - L'auvergne et ses marges du VIII° au XI° siècle
Thèse de doctorat d’Etat d’Histoire des institutions et des faits sociaux, soutenue le 10 mars 1984 à l’Université de Paris X-Nanterre, devant un jury composé des Professeurs Robert-henri Bautier (Ecole des chartes, membre de l’Institut), Pierre Bonnassie (Toulouse Le Mirail), Eric Bournazel (Paris X-Nanterre), Jean-Claude Genin (Lyon II), Jean-Pierre Poly (directeur de thèse, Paris X-Nanterre).
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Thèse de doctorat d’Etat d’Histoire des institutions et des faits sociaux, soutenue le 10 mars 1984 à l’Université de Paris X-Nanterre, devant un jury composé des Professeurs Robert-henri Bautier (Ecole des chartes, membre de l’Institut), Pierre Bonnassie (Toulouse Le Mirail), Eric Bournazel (Paris X-Nanterre), Jean-Claude Genin (Lyon II), Jean-Pierre Poly (directeur de thèse, Paris X-Nanterre).
Cette étude affirme la persistance en Auvergne durant le haut moyen Age et jusqu’au moment de l’implantation du système dit féodal, de structures, de traditions et de mentalités imprégnées de l’Antiquité romaine, comme dans les autres provinces méridionales. Dans un premier chapitre, l’auteur montre, à travers un survol du contexte historique, comment aux VIIIe et IXe siècles, l’Auvergne et ses marges se rattachent à un Midi frondeur et réticent au pouvoir royal. Il essaie ensuite de cerner le groupe social qui mène de plus en plus les destinées du pays, l’aristocratie locale : l’étude de son implantation foncière et de ses membres, intéressante au niveau généalogique et des origines des grands lignages du pays, ses références culturelles – notamment ses noms et ses traditions juridiques -, prouvent son attachement à une certaine romanité. Même chose pour l’Eglise auvergnate, étroitement liée à la noblesse. Articulée autour des trois cités épiscopales de Clermont, Le Puy et Mende et des grandes abbayes (Brioude, Sauxillanges, Saint-Chaffre…), c’est une Eglise aux institutions et aux comportements antiques, soutenue par une religiosité souvent peu conforme aux canons du christianisme (culte des saints, reliques). Vient alors une description du processus de féodalisation de l’Auvergne : les institutions carolingiennes s’effondrent devant les nouvelles pratiques ; une nouvelle noblesse apparaît, recrutée parmi les hommes de main des sires, les fameux milites, et casernée dans des châteaux qui surgissent un peu partout. La paysannerie va faire les frais de cette “mutation féodale” et se retrouver étroitement enserrée dans le cadre de la seigneurie banale ou justicière qui crée de nouveaux rapports socio-économiques. Seule l’Eglise viendra canaliser les violences des grands : le mouvement de la Paix de Dieu, originaire du Velay, a plus de résonances politiques qu’on ne croit, et si, récupéré par Cluny, il devient une oeuvre d’Eglise, il n’en a pas moins légitimé, en voulant le réglementer, le nouvel ordre. Lorsque dans les années 1020, le roi Robert le Pieux entreprend son voyage-pèlerinage dans le Midi, il traverse une province troublée, voire hostile, avec laquelle ses successeurs mettront plus de cent ans à renouer. L’Auvergne est devenue féodale.
Fiche technique
Année de parution : 1988
Edition mise à jour en 2008
Editions des Cahiers de la Haute-Loire
Format : 24 cm x 16,5 cm