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Planchée
Planchée, c’est tout d’abord un effectif peu commun : un violon, un accordéon et une contrebasse qui, elle aussi, peut jouer au sonneur. Ajoutez à cela des voix présentes mais sans tirer la couverture à elles et des pieds, comme un écho à la danse. Ces trois partenaires de jeu savent sortir de leurs rôles respectifs pour proposer une orchestration riche, surprenante, subtile, qui fait résonner le bois et embrasse l’auditeur. Mais pour Planchée, musique et danse sont deux expressions qui vont de pair : ce disque offre ainsi un panorama choisi du répertoire à danser d’une Haute-Bretagne large, présentant à la fois branles, contredanses et danses en couple. Pour l’occasion, la présence de Marthe Tourret sur quatre titres vient souligner le travail de texture sonore du groupe ainsi que l’affinité avec les esthétiques des répertoires de tradition populaire du Massif central.
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Un petit joyau
Et voici le tout premier album, un petit joyau, d’un jeune groupe de bal au swing diablement efficace dont la spécificité tient autant à sa formation instrumentale peu commune que dans ses arrangements particulièrement originaux.
Le trio est formé d’Emmanuelle Bouthillier (violon, chant, pieds), Dylan James (contrebasse, chant) et Yannick Laridon (accordéon). Une invitée se joint à la fête pour quelques titres : Marthe Tourret (violon, chant, pieds). Le répertoire présenté regroupe diverses danses, polka, avant-deux, rondes, maraîchine, ridée, mazurka… passepied, et provient pour les 2/3 environ de Haute-Bretagne et pour le reste des régions voisines (Anjou, Bas-Maine et Bas-Poitou) ainsi qu’une suite de 3 bourrées limousines. Les arrangements privilégient une matière sonore assez dense dans laquelle les instruments et la voix tendue d’E. Bouthillier (rejointe par moment par celle de D. James) jouent à parts égales, y compris la contrebasse qui ne se cantonne pas, loin s’en faut, à un rôle d’accompagnement. La rythmique est assurée, tant par les pieds, bien présents, que par les autres instruments. Les mélodies, souvent enrichies d’une belle pâte harmonique, passent quant à elles de cordes en cordes, frottées ou pincées, aiguës ou graves, aux anches. Chaque titre est soigneusement traité avec beaucoup d’originalité comme par exemple ce jeu obstiné de répons violon/contrebasse sur lequel se pose la voix de la chanteuse dans la "Suite du Mené", ou cette ambiance Gnawa au début des "Petits oignons", ou encore le jeu subtil qui s’opère entre les pieds, le violon en pizzicati et l’accordéon dans "La forge". Impossible de ne pas citer aussi, parmi les autres perles que compte ce très très bel album "L’étoile de Tortebesse", suite de bourrées limousines bien "dans leur jus", un vrai régal !
François Saddi, 5 planètes, septembre 2019
Disque du mois
Des percussions sèches sur une contrebasse et aux pieds, et un accordéon diatonique survolté qui s'envole en faisant résonner ses ornementations : quelle claque pour commencer cet album de bal haut-breton ! Ensuite, un avant-deux énergique qui voit l'accordéon et le violon gazouiller ensemble. Dans “Les petits oignons", autre avant-deux, le chant de la violoniste se répète pour coller admirablement au rythme. Puis voilà que la contrebasse se met à glisser de façon étonnante sur une maraîchine. Une mazurka semble être un lieu d'improvisation permanente, sur un tempo plutôt lent mais avec le premier temps bien marqué. Emmanuelle Bouthillier (violon, chant, pieds), Dylan James (contrebasse, chant] et Yannick Laridon (accordéon) ont dû mener un sacré travail de recherche musicale pour arriver à interpréter ces 11 danses de manière aussi efficace, variée et originale.
Marc Bauduin, Le canard folk, septembre 2019
Dès les premières notes tout votre thorax est soulevé par l'élan de la danse...
Le violon mène la danse sur un répertoire de Haute-Bretagne, avec une énergie (appuyée par l'utilisation des pieds) qui n'est pas sans rappeler, sur un style certes différent, certains violons du Massif central ! D'ailleurs on ne s'étonne pas de rencontrer sur cet album une invitée auvergnate : l'archet de Marthe Tourret venant, sur une plage, rencontrer celui d'Emmanuelle Bouthiller, la violoneuse de ce trio qui s'avère savoir également "parler la langue" de la bourrée limousine.
Une violoneuse mise en avant par ses deux complices, Yannick Laridon au diato et Dylan James à la contrebasse, qui fondent les sonorités de leurs instruments au service de la cadence et de la mélodie portée à bout de bras ou plutôt d'archet par Emmanuelle. Dès les premières notes tout votre thorax est soulevé par l'élan de la danse et pas une plage de l'album ne le laissera au repos, d'avant deux en tours en passant par maraichines, passepied, suite du Méné ou plus classiques polka, mazurka, scottish. Et histoire d'être certaine de ne pas vous laisser vous refroidir, Emmanuelle relance l'attention (la tension ?) en ajoutant sa voix à celle de son violon, avec le soutien vocal de Dylan.
Tout cela est servi par une bonne prise de son qui nous place à proximité du violon.
Toutes les sources sont indiquées dans le livret mais vous le savez déjà à la lecture du nom de l'éditeur. La pochette fait le choix de la sobriété graphique, mais en l'absence de photos en couverture ou au dos, il est peu vendeur de n'indiquer le nom des interprètes et les instruments qu'à l'intérieur de celle-ci, ce qui conduit à un album très anonyme, scellé en rayon…
Jean-Luc Matte, http://musette.free.fr/infos.htm, novembre 2019.
Fiche technique